Scènes d’intimité tranquille
Beyrouth, 13 février 1999
par Helen Khal
Le Centre Culturel Français présente le travail d’une jeune artiste, Sara Badr, pour sa première exposition personnelle. Dans cette exposition «Circuit invisible» l’artiste s’interroge : « Qui suis-je ? Où vais-je ? ». Pour répondre à ces questions, elle se tourne vers l’art conceptuel et nous présente une combinaison d’images et de mots exprimés à travers une série de grands diptyques et une installation.
Les peintures sont toutes des femmes – vraisemblablement des autoportraits – volontairement grossièrement brossées sur toile avec une palette neutre et plutôt sans engagement dans l’expression. Dans chaque diptyque, cependant, Badr a installé un judas à travers lequel le spectateur peut voir et lire les observations privées de l’artiste sur le sens de la vie.
L’un d’eux, par exemple, nous dit: « In and out, un hasard, puis un désir, un mouvement, un arrêt ». Un autre dit: « Une timidité ? Pas du tout ! Une discrétion, ou mieux encore, une distinction. »
L’installation, un petit espace cubique, dans lequel on pénètre pour trouver une peinture composite, de quatre parties, représentant une femme nue accroupie, accrochée à un mur. Un autre mur contient cette déclaration sur l’univers, imprimée à l’envers et réfléchie pour la lecture sur le mur miroir opposé.:
“ l’univers est une boîte qui contient la terre
qui est une boîte qui contient la maison
qui est une boîte qui contient l’homme
qui est une boîte qui contient l’âme
qui est une boîte qui contient l’univers .”