We left home… but what is home

Agial Gallery, Beyrouth

Avril – Mai 2024

Le travail de Sara Badr Schmidt défie toute catégorisation. Travaillant avec une gamme éclectique de matériaux et de processus, liés par un retour insistant à la multiplicité de l’identité, et un soin tout aussi fort pour l’artisanal, l’artisanat et la main, elle plonge dans son monde intime avec la précision d’un chirurgien, la tendresse d’un parent. Cette tension entre la précision et le soin fonde l’œuvre, laissant un espace à travers lequel le spectateur peut s’élever. De là où vous commencez, de votre propre voyage, vous pouvez entrer dans son monde. Il s’agit de la troisième exposition de Badr Schmidt à la galerie Agial, après plus de vingt ans de relation. Le lien profond qui nous unit à cet artiste continue d’enrichir notre programmation, tout en alimentant notre compréhension de la maison, de Beyrouth et de notre place dans le monde. En fait, « We left home » est peut-être le projet le plus ambitieux de Badr Schmidt à ce jour. Il s’inspire d’histoires personnelles et de mythes culturels et les réimagine, créant de nouvelles connexions qui remixent l’appartenance pour ceux qui se connectent à plus d’un lieu, à plus d’une façon d’être. Dans un monde globalisé, le lieu reste important, mais la manière dont il est compris est toujours en développement. Badr Schmidt place le travail d’appartenance au centre de son travail, en s’appuyant sur son expérience en tant que Libanaise, Suédoise et Française, sur le fait d’être toujours un peu à l’extérieur, de partir, sur la façon dont le lieu s’imprime d’une manière qui devrait être impossible à décoder – et pourtant c’est ce qu’elle fait. N’imaginez pas que les nombreux fils tissés dans cette histoire aboutiront à une conclusion nette, à un sens précis. Au contraire, ils sont l’occasion de plonger plus profondément dans le monde émotionnel et réfléchi de l’appartenance humaine. Vus à travers les yeux de cet artiste prémonitoire, le lieu, l’appartenance et l’identité, dans toute leur complexité, gagnent en intimité et en individualité, tout en évoquant les questions sociales et culturelles plus larges auxquelles ils se rapportent également. Quelle est votre place dans cette histoire qui se déroule ? Cet artiste a le don de permettre aux histoires de se déployer pour chaque spectateur, reliant le travail de la mémoire à celui de la réalité tangible. Beyrouth, février 2024. 

Saleh Barakat, Février 2024